delphine.
30 ans, premier big bang. handicap, décès, désillusions amoureuse et professionnelle
ma sœur, née avec un lourd handicap, décède. et je divorce d’un personnage toxique, autocentré et agressif.
je me mets à angoisser. je gaspille ma vie dans la routine et les sécurités inutiles. je suis fonctionnaire territoriale. je m’emmerde. j’ai peur d’avoir des regrets. je lutte contre mes besoins de légèreté, mes aspirations créatrices, mes envies de luxe et de beauté.
j’ai l’impression d’étouffer dans une vie trop simple. mais je me raconte qu’il est mal aisé de penser à la liberté dans mon pays tout serré.
2015, mon corps se fige. mon idiote de DRH me fait chier et je suis mise à pied. je deviens dure et irascible. déçue.
2017, je prends des risques. je démissionne enfin. mon corps respire. je rentre en école de naturopathie, puis de psychothérapie. je deviens coach de vie par la suite. (PNL, Analyse transactionnelle, Ennéagramme, Psychologie positive, CNV, Morphopsychologie, Genèse de la maladie)
40 ans, second big bang.
mort amour perdu. épuisement. libération du syndrome du sauveur.
mais après le décès et le boxing gate qu’a été ma vie, le monde du bien-être m’écœure. je suis excédée par les ayatollah du développement personnel menteurs et tout aussi instables psychologiquement que leurs clients.
je ne supporte plus les gens. entendre des jérémiades tout au long de la journée pour des pseudos problèmes inexistants. Un divorce, ce n’est pas une tragédie. la cellulite non plus.
je dégueule littéralement ce monde de geignards. j’ai la sensation de donner mon temps et mon énergie pour n’entendre que des “oui, mais…”
tout au long de mon parcours personnel, j’ai rencontré et appris que la vie est belle dès lors qu’on arrête de s’identifier à ses épreuves. j’ai compris que ce n’est pas en se plaignant qu’on guérit. j’ai compris que j’ai un fort esprit d’initiative et de l’ambition. j’ai passé un nombre incalculable de nuits sans sommeil, à ressentir la peur jusque dans mon sarcolemme. et je me suis relevée de tout. j’ai développé une confiance en moi pharaonique, je n’ai plus peur de rien.
le décalage entre mes prises de conscience et l’état d’esprit général est trop grand. je prends la décision de tout fermer. je ne veux plus aider quiconque. je veux uniquement faire ce qui ME plait.
l’homme que j’aime décède d’un cancer fulgurant en 2020.
depuis 2017, j’avais développé mon entreprise. j’étais thérapeute bien-être, j’avais un cabinet, des consultants. j’étais également formatrice en naturopathie, en nutrition, micronutrition et en phytothérapie. et je le suis toujours d’ailleurs.
la créativité me manque. j’ai suivi un cursus littéraire, arts plastiques, histoire des arts et archéologie. j’ai été chanteuse, j’ai fait du théâtre, de la couture, de la peinture… alors j’ai développé également une activité de créatrices de contenus santé et bien-être. ca consiste à créer des recettes de cuisine santé avec des contraintes spécifiques, prendre des photos, écrire des textes pour des fiches produits, des magasines culinaires, des livrets informatifs, des gratuits mensuels, des sites internet… j’en viens à faire du community management. je suis podcasteuse également. folle des mots.
en 2022, je suis même une école de cuisine végétale. histoire de parfaire encore plus.
et puis, je me souviens…
je ne suis jamais si bien que dans la cuisine. quand je me concentre sur la forme, le fond et les couleurs. quand je raconte l’histoire d’un plat. je ne suis jamais si bien que quand je crée, quand j’ai des idées. que le clac de l’appareil part et que le détail du fruit ou de l’assiette se révèle parfait.
je voudrais être payée à avoir des idées. je ne suis jamais si bien qu’avec des entrepreneurs. des gens qui en veulent. j’ai crée un réseau incroyable, aux âmes incroyables et aux intentions incroyables. des gens qui rêvent, essaient, recommencent, tentent encore. et je ne suis jamais si bien que quand je discute avec eux de leur personnalité, de leur biz, de leurs rêves. je ne suis jamais si bien que quand j’écris. quand je parle de théories constructives. que j’apprends l’autre, que je l’analyse pour lui rendre un regard construit sur lui. une photo de lui.
mes mentors sont ceux qui parlent de réussites. ils ont du charisme. ils ne se débattent pas pour prouver qui ils sont. ils sont juste eux. je suis fascinée par l’image, celle que l’on voit et celle que l’on induit.
le personal branding, c’est la cerise sur la gâteau. c’est l’analyse de l’image au service des envies et de ceux qui vivent. pas qui survivent.
BIENVENUS CHEZ MOI = là où on ne survit plus. là où on se réalise.
Delphine